Vous l’avez sans doute remarqué, j’essaie régulièrement de faire intervenir d’autres rédacteurs web sur mon site. Il s’agit généralement d’articles invités ou d’articles commandés (à mes élèves). Pour changer un peu et pour vous offrir du contenu toujours plus d’objectif, j’ai décidé d’interviewer des rédacteurs « rencontrés » sur le web. Cela vous permettra de découvrir des parcours différents du mien et qui sait, de vous identifier peut-être à l’un ou l’autre. Pour cette « première fois », j »ai décidé d’interroger Mathilde Durand en lui envoyant des questions par e-mail, je me suis ensuite contentée d’un copié-collé de ses réponses sur WordPress. Je trouve son parcours très intéressant et j’espère qu’il vous inspirera autant qu’il aurait pu m’inspirer si je débutais dans le métier ! MERCI à elle ! Bonne lecture et bonne découverte ! (Lucie)
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Bonjour à tous ! Je m’appelle Mathilde et j’ai 26 ans. Orléanaise de naissance, j’ai entamé des études supérieures en 2010 avec un objectif en tête : réaliser mon « rêve de gosse » en devenant professeur des écoles. À la fin de ma Licence, j’ai dû me rendre à l’évidence : le professorat est un métier incroyable mais il n’était pas fait pour moi. ????
J’ai décidé de faire une « pause » d’un an. J’en ai profité pour vivre de belles expériences associatives. À l’été 2014, j’ai pris mon conjoint sous le bras et nous nous sommes exilés à Bordeaux. En Septembre, j’entamais des études en communication pour une période de 3 ans !
Si l’on fait un bilan 4 ans plus tard : je suis toujours à Bordeaux, diplômée d’un Master en stratégies de communication et depuis 1 an, rédactrice et consultante en stratégies éditoriales. Et bien sûr, freelance !
Comment as-tu découvert le métier de rédacteur web ?
C’était pendant mon Master, lors d’un cours intitulé « Écriture web ». J’ai découvert les spécificités de l’écriture sur Internet ainsi que les notions de netlinking et de ligne éditoriale.
Comme la communication éditoriale me plaisait et que le marketing de contenu était en train d’exploser, j’ai voulu me perfectionner. J’ai commencé à « fouiner » sur tout un tas de blogs et j’ai suivi plusieurs formations gratuites en ligne, notamment sur le storytelling. Et pourtant … à ce stade-là, je n’avais toujours pas l’ambition d’être rédactrice et encore moins l’envie de me mettre à mon compte !
Quand et comment t’es-tu lancée en rédaction web ?
Mon stage de fin d’études s’est terminé en juin 2017 et je ne savais pas vers quoi me diriger : quel type de structure ? quel métier exactement ? quel secteur d’activité ? C’était une période difficile au niveau personnel et je me sentais perdue. En parallèle, j’avais cette envie d’indépendance qui grandissait et qui était certainement bien cachée en moi depuis plusieurs années. Pourtant je manquais de l’essentiel : de la confiance en moi et en mes capacités.
Le déclic s’est opéré pendant l’été : je n’avais pas envie de postuler pour un emploi salarié, j’avais trop besoin de liberté. J’ai appelé une amie du Master qui rédigeait des articles pour un site et elle m’a donné leurs coordonnées. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai contacté le responsable… Puis tout s’est enchaîné car ils m’ont très vite fait confiance.
En septembre 2017, je commençais à écrire mon premier article, un mois après mon statut d’auto-entrepreneur était officiellement créé. Quand j’y repense, la transition du statut d’étudiante à celui d’auto-entrepreneur s’est faite rapidement. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir cette opportunité. Sans cela, je ne me serais probablement pas lancée.
Tu considères être spécialiste en SEO ?
Avec mon expérience d’à peine un an en tant que rédactrice, je ne peux pas me considérer comme « spécialisée dans le SEO ». J’ai encore à apprendre et le web évolue très vite. C’est pour cela que je cherche à me former constamment.
Quand j’ai commencé à rédiger pour mon premier client, il m’a appris les bases de la rédaction SEO : les balises, la recherche de mots-clés, le travail du champ lexical, la hiérarchisation de l’information, le maillage interne, etc. Ton blog m’a également été d’une aide précieuse. Je me souviens avoir dévoré tes articles en quelques heures.
Aujourd’hui, je connais les principes à mettre en place pour qu’un article soit à la fois agréable à lire pour l’internaute et suffisamment bien structuré pour plaire à Google. Je rédige de longs articles, des guides mais aussi des fiches produit, je réécris des textes pour les optimiser : ces aspects font donc partie de mon quotidien.
Dans les faits, j’applique les règles de la rédaction SEO à chaque fois que mes clients me le demandent. Comme ça n’est pas toujours le cas, et même si mon métier est aussi de les conseiller, je respecte la décision finale du client.
⏩ À voir sur ce blog : Comment rédiger un article optimisé ?
As-tu eu des périodes de doutes ?
Bien sûr, et encore aujourd’hui ! J’ai toujours été très consciencieuse et perfectionniste dans ce que j’entreprends. Alors quand il a fallu rendre ce premier article, j’ai été envahie, ou devrais-je dire engloutie, par le doute : est-ce que j’en suis vraiment capable ? est-ce que je ne suis pas complètement à côté de la plaque ? Derrière ça, se cachait surtout la peur de décevoir un client qui me faisait confiance.
Il y a quelques mois, j’ai eu à nouveau une période de remise en question car je devais relever un nouveau défi : prendre le temps de démarcher d’autres clients. Je ne savais pas par où commencer ni comment faire. Un matin je me suis levée et j’ai décidé d’arrêter de stresser. J’ai enfin créé mon portfolio, j’ai répertorié les professionnels dont le secteur d’activité me plaisait et j’ai commencé à les contacter.
J’ai cette sensation que ces périodes de doutes arrivent à des moments clés dans nos vies d’indépendants : première commande, premier démarchage… Je voudrais mettre en garde ceux qui débutent : je pense sincèrement que les doutes sont nécessaires pour avancer mais ne vous laissez jamais envahir quotidiennement par des pensées négatives. Sinon, vous risquez d’avoir du mal à vous relever !
➡️ Découvrez quels sont les doutes du rédacteur freelance les plus fréquents et comment les surmonter
Combien as-tu de clients aujourd’hui ?
Pendant 7 mois je n’ai pas pris le temps de prospecter. Mon premier client me donnait beaucoup d’articles à rédiger et je n’étais pas très rapide. Puis je consacrais aussi du temps pour me former, tenir ma comptabilité… et profiter de cette nouvelle vie aussi !
En réalité, même si ce client me permettait de vivre correctement, je savais pertinemment que cette situation n’était ni légale ni pérenne pour mon entreprise. J’ai donc enclenché la seconde pour trouver de nouveaux clients.
Aujourd’hui, j’ai un client régulier, un client occasionnel et de nouvelles collaborations qui arrivent pour cet été et la rentrée. Sur ma liste, il me reste encore un paquet de professionnels à contacter. Mon objectif pour cet été jusqu’à la fin d’année est de consacrer plus de temps à la prospection.
➡️ À lire : Comment trouver ses premiers clients en rédaction web ?
Qu’est-ce qui te plaît dans le métier de rédactrice web ?
Quand j’étais plus jeune, je pouvais passer des heures à lire, écrire des poèmes ou des histoires. La rédaction est donc un vrai plaisir, surtout quand je peux l’associer au storytelling. J’ai récemment rédigé des fiches produit où j’ai pu créer une histoire et raconter des souvenirs autour de différentes saveurs. Je me suis éclatée !
Le consulting en stratégies éditoriales est aussi l’un des aspects que j’aime le plus : rentrer dans l’univers de mon client, comprendre les attentes de leurs cibles, développer une stratégie de contenus efficace et qui leur ressemble, être force de proposition… Avec cette activité, je peux faire intervenir mes compétences en communication et en stratégie. C’est très enrichissant !
Très honnêtement, au-delà du métier, c’est surtout le statut d’indépendant qui me plaît :
- j’organise mes journées comme je veux (si je n’ai pas envie de travailler mardi, je me rattrape samedi) ;
- je travaille avec des gens très professionnels, réactifs et bienveillants (je fais en sorte de les sélectionner ????) ;
- je me lance des défis au quotidien pour faire en sorte de développer mon activité.
Qu’est-ce qui te déplaît ?
Quand j’ai commencé, j’étais dans l’euphorie des débuts. J’étais contente de pouvoir travailler chez moi et d’avoir mon petit confort. Très vite, j’ai commencé à ressentir la « fameuse » solitude de l’entrepreneur indépendant. Clairement, je n’en pouvais plus de travailler à domicile : j’avais du mal à me lever le matin, mon organisation était bancale et j’en suis arrivée à ne plus supporter mon appartement !
Un jour, j’ai pris mon ordinateur sous le bras et je suis partie à la médiathèque. Le seul fait de faire un trajet pour aller travailler ailleurs et de voir du monde m’a fait beaucoup de bien. À moyen terme, je compte intégrer un espace de co-working, au moins quelques jours par semaine. En attendant, je vais au sport tous les soirs depuis 6 mois : c’est devenu ma bulle d’oxygène !
➡️ À lire aussi : « Indépendant : comment gérer la solitude »
D’après toi, quel est le profil du rédacteur qui réussit ?
D’après ma petite expérience, le rédacteur qui réussit dispose de compétences propres à son métier et d’une appétence indispensable pour l’entrepreneuriat :
- pour la partie « compétences du rédacteur » : il cherche à saisir l’univers de son client, il comprend et applique les principes du SEO en matière de rédaction, il se forme régulièrement pour rester à la page, il a un bon niveau en orthographe et syntaxe, il fait passer des émotions (si le client lui permet de le faire)…
- pour la partie « appétence pour l’entrepreneuriat » : il sait rester seul, il réussit à se motiver au quotidien, il se lance des défis réalisables, il ne se laisse pas abattre à la moindre difficulté, il s’entoure de personnes positives et bienveillantes, il prospecte de manière régulière…
Si tu avais des conseils à donner aux rédacteurs web débutants, ce serait quoi ?
- restez vous-même : pour faire la différence et attirer de potentiels clients, mettez en avant ce qui vous caractérise et trouvez votre propre style rédactionnel. En clair, soyez unique …
- soyez courageux : l’entrepreneuriat est tout sauf un long fleuve tranquille. Vous allez traverser des journées ensoleillées et essuyer quelques tempêtes, accrochez-vous si vous souhaitez réussir !
- relativisez : si vous n’arrivez pas à rédiger, si vous êtes dans un mauvais jour … ne stressez pas plus que de raison ! Il faut un certain temps pour trouver son propre rythme.
Merci Lucie de m’avoir donné l’opportunité de parler de notre métier et de la vie (trépidante !) de freelance !
Merci à toi Mathilde pour ce partage riche en enseignements ! 🙂
Vous voulez plus d’infos sur les rédacteurs web freelance qui démarrent leur activité ? Je vous livre mon retour d’expérience dans cette vidéo :
En espérant que ça pourra vous donner des idées supplémentaires, je vous explique comment moi aussi j’ai sauté le pas et fait de la rédaction web mon métier :
Lien LinkedIn de Mathilde : Mathilde Durand
Je me suis beaucoup retrouvé dans cet article, notamment lorsque vous évoquez ces situations de »ups » ans »downs » qui peuvent parfois vous faire sombrer dans la déprime… Une chance que je m’« entoure de personnes positives » ? et je fais confiance à la persévérance, sinon j’aurais vite laissé tomber. Franchement, merci Mathilde et Lucie pour cette interview. Et bon courage, car vous m’en avez donné beaucoup là.
Salut Frédéric !
C’est un plaisir si cette interview a pu te rebooster. C’était aussi l’objectif. On passe tous dans des périodes « ups and downs », parfois dans la même journée (bonjour les montagnes russes niveau émotions !). Le tout c’est de savoir se poser, accepter l’échec (ça arrive et c’est pas dramatique !!), relativiser et repartir du bon pied. Il faut être bienveillant envers soi-même. Tu as raison de t’entourer de personnes positives (amis, clients, famille …), pour moi, c’est l’une des clés du succès ?
Bien à toi,
Mathilde Durand.
Bonjour à tous ; super article, très intéressant, j’aime beaucoup ! Je suis actuellement rédactrice web, en stage, et dans le cadre de mon mémoire, j’adorerais pouvoir interviewer un ou une rédactrice web. Ce serait très rapide, 5min tout au plus, et pour parler de la production de contenu sur le web et ses avantages. L’idéal pour moi serait une interview filmée. Est-ce que quelqu’un se trouvant sur Paris ou ses environs serait intéressé ?
Si oui, je vous invite à me contacter sur [email protected]
Merci d’avance et encore bravo pour cet article !
Merci pour ce nouvel article (re)motivant !
Actuellement maîtresse (je préfère à « prof des écoles » !), je prévois de me reconvertir dans la rédaction web. Du coup je me reconnais un peu dans l’histoire de Mathilde, même si elle a su dès le départ que le professorat ne lui conviendrait pas !
C’est rassurant de savoir que d’autres prennent des virages dans leurs vies, ont des doutes et des peurs, mais réussissent quand même !
Ce qui m’intéresserait aussi, c’est d’avoir les témoignages de personnes qui ont quitté la rédaction web ou ne sont plus freelance (si ça existe !), pour avoir des avis différents…
Salut Maylis !
Merci pour ton chouette message. Malheureusement, oui, le professorat ne pouvait pas me correspondre (pas assez de patience, plus l’idée que je m’en faisait …)
Mais comme tu le dis si bien, on a le droit de se tromper, d’échouer, de recommencer à zéro. Comme je le répète souvent, il faut aussi savoir s’écouter et se faire confiance. Je te souhaite de belles réussites.
Bonjour Maylis,
Je suis professeur des écoles ou » maîtresse » comme tu dis effectivement ça parle davantage aux gens.
Et en projet pour une reconversion professionnelle.
Ce post date un peu maintenant mais justement il serait intéressant de voir ton évolution.
Es-tu parvenue à réaliser tes projets en tant que rédacteur web ?
En freelance ou en tant que salariée ? Ou as tu suivi d’autres voies professionnelles ?
Merci
Belle expérience
Bonjour Lucie, bonjour Mathilde,
Un super article qui donne beaucoup d’espoir. En même temps, Mathilde nous parle de ses failles, ce qui donne un côté humain et réaliste. On est loin des articles où l’on t’explique que tu dois être un 100% winner à l’américaine,pour réussir. Bravo à toutes les deux !
Salut Zakaria. Ton message me touche beaucoup car tu as compris l’essentiel. Avec cette interview, je ne voulais pas mentir ou enjoliver ma situation de freelance ou de rédactrice. Il y a eu beaucoup de hauts et de bas mais aujourd’hui les “bas” sont moins violents ! Bonne chance dans tes projets !