L’intelligence artificielle va-t-elle remplacer les rédacteurs web ?

L’avènement des IA génératives comme ChatGPT en novembre 2022 a fait places à de nombreuses spéculations. Il faut dire que la capacité de ces outils à générer du contenu en un clin d’œil a de quoi impressionner. Finie l’angoisse de la page blanche, en quelques clics, vous obtenez un texte qui semble tout droit sorti de la plume d’un rédacteur chevronné. Mais alors, comment expliquer que les rédacteurs web soient toujours autant sollicités ? Pourquoi n’ont-ils pas mis la clé sous la porte, face à cette concurrence déloyale des IA ?

Les commanditaires de contenus web : des experts qui manquent de temps, pas de compétences

La réponse peut paraître contre-intuitive, mais elle est pourtant limpide. Les entrepreneurs et entreprises qui font appel à des rédacteurs web ne le font pas par manque de compétences rédactionnelles. Bien au contraire, ce sont souvent des experts de leur domaine, tout à fait capables de rédiger eux-mêmes leurs contenus. S’ils choisissent d’externaliser cette tâche, c’est avant tout par manque de temps.

Mais ce n’est pas tout. Ces décideurs attendent d’un rédacteur ou d’une rédactrice web bien plus que de « jolis textes ». Ils ont besoin d’alliés pour élaborer et déployer une stratégie de content marketing efficace. Un contenu, aussi bien écrit soit-il, ne sert à rien s’il ne s’inscrit pas dans une réflexion globale visant à attirer, convertir et fidéliser une audience. Et c’est là que le rédacteur web apporte une valeur inestimable, qu’aucune IA ne peut reproduire à ce jour.

Écrire pour le web : une compétence qui échappe encore à l’IA

Écrire pour le web n’est pas écrire pour le print. C’est un exercice bien plus complexe qu’il n’y paraît. Le rédacteur web doit composer avec les spécificités de la lecture sur écran : un confort visuel amoindri, une attention volatile, des interruptions fréquentes… Pour retenir le lecteur, chaque mot compte. Il faut trouver le ton juste, jongler entre information et émotion, structurer sa pensée pour faciliter le scan.

Et ce n’est pas tout ! Le contenu doit aussi être optimisé pour le référencement naturel, intégrer intelligemment les mots-clés, respecter les bonnes pratiques techniques… Tout en préservant une fluidité de lecture et un ton adapté à l’image de marque. Un casse-tête que même les IA les plus avancées peinent à résoudre !

Car les robots ont beau être « doués » en syntaxe et en orthographe, ils patinent sur les aspects les plus subtils de l’écriture web : l’empathie, l’humour, le (vrai) storytelling, l’émotion… Toutes ces petites touches d’humanité qui créent une connexion avec le lecteur et incarnent l’identité d’une marque. Une IA peut bachoter les codes d’un bon article de blog, elle peut même tromper son monde avec un style plutôt naturel… mais elle passera toujours à côté de l’essentiel.
Autre point important : la plupart des rédacteurs web réfléchissent au planning éditorial, s’adressent à des personas, réfléchissent à une approche globale et intègrent directement les articles sur les CMS. Ils les planifient et anticipent les sujets à aborder.
Laissez une IA générative ouverte sur votre ordinateur, elle ne prendra aucune initiative par elle-même ! Et demandez-lui de rédiger des textes sur un sujet précis, elle vous pondra les mêmes informations, que vous travailliez pour Leroy Merlin, Monsieur Bricolage ou Brico Dépot ! En somme, elle restera neutre et n’apportera aucune valeur, aucune spécificité.
Laissez l’IA rédiger à la place des rédacteurs, journalistes et des blogueurs professionnels reviendrait à éteindre la beauté du web et couper toute émotion entre le contenu d’un site web et les lecteurs.

L’IA, meilleure amie du rédacteur web 3.0 ?

Face à ce constat, les rédacteurs web auraient tort de voir l’IA comme une menace. Au contraire, nombre d’entre eux choisissent d’en faire leur meilleure alliée ! Plutôt que de lutter contre les algorithmes, ils les apprivoisent pour gagner du temps sur les tâches les plus chronophages : recherche de sujets, brainstoming, recherche de mots-clés, création de structures types, relecture orthographique…

Libérés de ces contraintes, les rédacteurs peuvent se recentrer sur leur cœur de métier : l’écriture stratégique, la créativité, le conseil, la préparation, la relecture et planification de textes. Ils endossent de plus en plus un rôle de chef d’orchestre, supervisant la production de contenu de A à Z, en jonglant habilement entre l’humain et la machine. Un virage qui leur permet de gagner en valeur ajoutée et de se rendre indispensables auprès de leurs clients.

Les progrès de l’IA ne sonnent donc pas le glas des rédacteurs web, bien au contraire. Ils leur offrent une formidable opportunité de réinventer leur métier, d’être plus agiles, plus créatifs, plus stratégiques. À condition de ne pas s’endormir sur ses lauriers et d’embrasser le changement ! C’est tout le sujet de mon livre « Le guide de l’écriture assistée par l’intelligence artificielle« , paru le 3 octobre 2024 chez Eyrolles.

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Lucie Rondelet

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