Avec l’arrivée du Sars-CoV-2 responsable du Covid-19 et l’imminence d’un drame sanitaire, nous sommes à présent tous confinés depuis le 16 mars 2020. Nous avions vaincu le Sars-CoV, responsable du SARS, et voilà qu’un nouveau virus déferle sur la planète et oblige les pays à fermer leurs frontières. L’émergence de ce coronavirus nous contraint à adopter des mesures barrières et nous fait découvrir une situation totalement inédite, à laquelle nous n’étions pas préparés : le confinement.
Covid-19 et confinement : deux sources de stress
Le Covid-19 nous fait particulièrement peur, car c’est une menace invisible et sournoise qui frappe mortellement certains, tandis qu’elle semble en épargner d’autres. C’est la première source de notre stress. Nous craignons pour notre santé, pour celle de nos enfants et de nos aînés. Lorsque nous sommes confrontés à une situation qui nous échappe et sur laquelle nous n’avons pas ou peu de contrôle, nous devons trouver les ressources nécessaires pour faire baisser la tension. Il s’agit en l’occurrence de mettre en place une stratégie d’adaptation pour continuer à vivre dans un environnement devenu soudainement hostile.
Dans le contexte actuel de nos connaissances, le confinement est la seule mesure censée faire diminuer la vitesse de propagation de la maladie. Il contribue ainsi à apaiser nos craintes. Mais, être obligé de rester chez soi devient à son tour une importante source de stress. C’est un changement brutal dans nos habitudes de vie. C’est la perte d’une part de notre liberté. En effet, du jour au lendemain, nous avons dû renoncer à nos sorties, à certaines de nos distractions, parfois même à notre travail. Enfin, pour la plupart d’entre nous, le 16 mars fut également le début d’une cohabitation permanente et forcée avec nos proches.
Vivre en permanence ensemble n’est pas toujours facile. La proximité de notre conjoint et de nos enfants, 7 jours sur 7 et 24 h / 24 peut s’avérer pesante, malgré tout l’amour que nous leur portons. C’est souvent la source de tensions qui viennent s’ajouter à la crainte, voire à la peur permanente, de tomber malade ou de voir l’un des siens atteint. Ce que nous vivons est donc un véritable tsunami émotionnel qui ébranle sérieusement notre équilibre psychique.
Il est bien évident que vous ne vivez pas de la même façon le confinement si vous résidez dans un espace restreint, sans accès sur l’extérieur ou dans une maison avec jardin. Pouvoir s’aérer et se dégourdir les jambes sans remplir une « attestation de déplacement dérogatoire » est, par les temps qui courent, une liberté qui n’a pas de prix. Si votre environnement est donc un élément important, il n’est pas le seul, votre personnalité et votre situation familiale vont jouer un rôle primordial dans votre manière d’aborder ce confinement.
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Comment bien vivre le confinement en fonction de sa personnalité ?
Si vous avez plutôt un locus externe et que vous considérez que l’épreuve que nous vivons en ce moment est en quelque sorte un coup du destin, une épreuve envoyée par le Tout-Puissant, une vengeance incontrôlable de Dame nature… vous devriez faire preuve d’une certaine résignation et accepter les inconvénients de ce confinement, puisque de toute façon vous n’y pouvez rien.
Si vous avez un locus interne, vous êtes mieux armé pour trouver mille et une solutions pour vivre le plus sereinement possible cette période de confinement. Attention toutefois de ne pas pousser les choses à l’extrême et de croire que vous devez parvenir à la perfection. Alors si vous n’arrivez pas à travailler au même rythme ou si vos enfants ne deviennent pas des fans de l’apprentissage à distance, ne culpabilisez pas !
Une deuxième composante de votre personnalité est votre propension à être anxieux. C’est ce que l’on appelle l’anxiété-trait. Devant la pandémie que le monde affronte aujourd’hui, l’invisibilité de la menace et l’impossibilité d’avoir une vision claire sur son évolution, les personnes qui ont une anxiété-trait élevée risquent de vivre moins facilement ces temps troubles. Elles auront plus de difficultés à mobiliser leurs fonctions cognitives.
Enfin, confrontés à cet « enfermement », certains vont considérer que c’est avant tout une perte de leur bien-être que rien ne peut compenser, ce qui va générer des pensées négatives telles que la colère. D’autres vont positiver en les appréhendant comme un défi et se mettre immédiatement en quête de ressources pour le gagner.
Comment s’adapter au confinement selon sa situation familiale ?
Vivre au mieux une pandémie lorsqu’on est seul
Dans le contexte du confinement, la solitude devient plus prégnante pour les personnes seules et plus particulièrement les personnes âgées. C’est la qualité du soutien social dont elles peuvent bénéficier qui est déterminante dans le maintien de leur moral. Un coup de fil des enfants, petits-enfants, amis ou voisins peut parfois être suffisant pour les aider à passer ces journées difficiles.
Quelques stratégies pour les couples sans enfant
Pour les couples qui se retrouvent en tête à tête de façon permanente, il faut faire preuve de beaucoup de tolérance. La promiscuité et l’ennui sont souvent la source de disputes. En temps normal, il est facile de sortir prendre l’air si la discussion menace de tourner à l’aigre. En période de confinement, c’est beaucoup moins évident. Le mieux est donc d’éviter les sujets qui fâchent. Ce n’est pas vraiment le bon moment pour faire les mises au point.
Chacun doit être très attentif au moral de l’autre. Nous ne considérons pas tous la situation de la même façon et il est très important de faire preuve d’empathie. Si ce que vous vivez vous apparaît supportable, ce n’est peut-être pas le cas de votre conjoint. Alors si l’un des deux considère que l’autre voit le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein, essayez de le comprendre, mais faites en sorte de ne pas le rejoindre dans la morosité.
Accordez-vous des moments d’isolement pour avoir le plaisir de vous retrouver. Cette manière de faire est indispensable si vous êtes tous les deux réduits au confinement. Dans le cas où l’un de vous est tenu de partir travailler, veillez à ne pas l’inonder de questions dès son retour et ne lui montrez pas trop votre inquiétude vis-à-vis d’une éventuelle contagion.
Si vous avez des enfants, la situation est très différente
Le confinement ne vous confronte pas à la solitude, mais à la présence permanente de joyeux bambins qui ne comprennent pas pourquoi ils doivent rester enfermés. N’oubliez pas qu’ils ne peuvent pas appréhender pleinement la gravité de la situation.
Cette situation nécessite de faire preuve de beaucoup de créativité et d’une montagne de patience. Le mieux est de considérer ce confinement comme un challenge. Soyez moins strict, tout en instaurant un programme quotidien ou hebdomadaire qu’il faudra respecter.
Confiez à vos enfants de petites tâches ménagères, consacrez-leur du temps, mais exigez des périodes de tranquillité pendant lesquelles vous pourrez vous ressourcer. Une bonne manière de procéder est de vous accorder à tour de rôle des moments sans les enfants. Évitez les querelles de couple qui sont très traumatisantes pour les enfants. Si vous n’êtes pas d’accord avec votre conjoint sur tel ou tel sujet, attendez qu’ils soient couchés pour en discuter.
Si vos enfants sont en âge de comprendre la gravité de la situation, ils n’en sont pas moins perturbés. Il n’est pas toujours simple de les contraindre à un rythme d’apprentissage soutenu, car certains ont la fâcheuse tendance à considérer cette fermeture des établissements scolaires comme une période de vacances. Là encore, il faut faire preuve de diplomatie et accepter que vos enfants ne soient pas aussi assidus que vous le souhaitez.
N’oubliez pas que leur comportement sera très proche de celui qu’ils ont habituellement en cours. Quant à vous qui êtes transformé en un clin d’œil en professeur des écoles, il est vrai que la tâche peut vous apparaître un peu rude. Dans tous les cas, dites-vous que cette expérience aura peut-être l’avantage de faire de vous un adepte de « l’école à la maison » ou d’y renoncer pour toujours !
Profiter du confinement pour changer de vie professionnelle
Nous avons la chance aujourd’hui de pouvoir nous cultiver facilement et gratuitement avec les multiples ressources d’internet. Prenez la décision d’apprendre une langue étrangère, d’entamer une reconversion professionnelle (pourquoi pas la rédaction Web !), de suivre des cours de cuisine ou de yoga, voilà des stratégies d’adaptation au stress particulièrement réussies.
Découvrez dans cette vidéo l’avis de Lucie sur l’avenir du métier de rédacteur web en temps de crise… et après !
Essayez de valoriser au maximum vos moments de liberté. Engrangez des connaissances, prenez le temps de vous écouter, mettez-vous à la méditation… Tout ce qui occupera votre esprit d’une manière positive va concourir à préserver votre équilibre mental.
Préparez dès à présent la fin du confinement
Ce confinement nous paraît bien long et il semblerait malheureusement que nous n’en sortirons pas avant un certain temps. Mais il ne durera pas éternellement et le jour où nous pourrons à nouveau circuler librement sera l’occasion de mettre à profit tous les enseignements que nous aurons tirés de cette épreuve. Rester chez soi, ce n’est pas renoncer à tout et surtout ce n’est pas renoncer à faire des projets.
Alors, soyez positif, travaillez sans relâche à préparer le redémarrage de toute une nation. Si vous avez su tirer le meilleur parti de ces semaines de retraite forcée, vous en récolterez les bienfaits au sortir de cette crise.
Michèle David, ancienne élève Origami, psychothérapeute et coach.