Pourquoi lire ? Quelle question ! Impossible d’y répondre dans l’absolu, car chaque personne a ses raisons et on n’en finirait pas de gloser. Dans ce cas, pourquoi lire quand on est rédacteur web ? Là, déjà, la question se précise et on peut tenter de se mettre d’accord sur l’intérêt de la lecture en rédaction web. Personnellement, je lis pour rédiger mes contenus, pour élaborer mes plannings éditoriaux, pour faire de la veille, pour améliorer ma maîtrise de la langue française et pour me faire plaisir. Et vous ?
1. Pour rédiger ses contenus numériques
Premier point : le rédacteur ou la rédactrice web a besoin de lire pour rédiger ses textes. C’est un passage obligé, et cela pour deux raisons :
- Afin de prendre connaissance du briefing s’il en reçoit un (c’est généralement le cas, même si celui-ci est bref) ;
- Afin de partir à la recherche d’informations pour créer son contenu.
Parfois le client fournit, en plus du brief, des documents qui seront utiles à la conception du texte. Par exemple, il n’est pas rare qu’un e-commerçant vous donne la notice technique du fabricant d’un article qu’il souhaite vendre sur son site afin de vous guider dans la rédaction de votre fiche produit.
Autre cas : vous pouvez être amené·e à travailler sur des contenus anciens que vous devrez corriger, recycler ou optimiser pour le référencement naturel.
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Personnellement, je suis quotidiennement confronté aux deux situations suivantes.
- Lorsque je rédige des articles de blog (pour FRW ou d’autres blogueurs), je dois réaliser des recherches sur le Net et dans des livres pour dénicher les meilleures informations, puis les compiler pour rédiger mon article.
- Quand je réalise des résumés ou des critiques d’ouvrages, je dois… les lire au préalable !
???? J’ai pris l’habitude de lire assez rapidement en distinguant lecture exploratoire et lecture approfondie.
Par ailleurs, ma mémoire me permet de savoir où aller pêcher l’information (dans quel livre de ma bibliothèque). Quant à mes recherches sur le Web, je me limite à la lecture approfondie des trois articles les plus pertinents et je garde les autres en réserve pour la relecture (au cas où).
2. Pour préparer ses plannings éditoriaux
Deuxième point : la rédactrice ou le rédacteur web SEO peut être amené·e à établir un planning éditorial sur le moyen ou le long terme avec son client. C’est-à-dire ?
Le client — par exemple un blogueur ou un avocat qui a intégré un blog à son site — va vous demander de réfléchir à des sujets d’articles à rédiger pour les prochains mois.
Si une stratégie SEO est mise en place (ce qui est généralement le cas dans cette situation), le premier réflexe consistera à établir une liste de requêtes clés à travailler. Vous pourrez agir en croisant l’utilisation de logiciels de recherche de mots-clés avec les suggestions de Google et vos propres idées.
Mais la lecture entre aussi en jeu. Pour établir un planning éditorial, vous pourrez aussi aller jeter un œil du côté de la concurrence et regarder ce qui a déjà été produit ou reste à faire.
Et si vous lisez dans des langues étrangères (typiquement, l’anglais), c’est encore mieux ! Il n’est pas rare de trouver de l’inspiration sur les sites étrangers (bien sûr, cette remarque a ses limites dans le cas de l’avocat, puisque la juridiction n’est pas la même d’un pays à l’autre et que les thèmes ne pourront donc pas être repris tels quels).
En somme, la lecture vous aidera à élaborer un programme rédactionnel en faisant de la veille pour votre client. Vous pourrez éventuellement lui proposer de la curation de contenu, c’est-à-dire la reformulation des meilleurs textes glanés sur le Web, soigneusement modifiés à partir de sa charte éditoriale (angle, ton, personas, etc.).
3. Pour faire sa veille sur les sujets qui comptent (lectures sur le SEO, le copywriting, etc.)
Il n’y a pas que la veille pour les clients qui compte ! Deuxième point : en tant que rédacteur ou rédactrice web SEO freelances, vous voulez sans doute rester au courant des nouvelles tendances ou être incollable sur l’un ou plusieurs des sujets suivants :
- le marketing digital (inbound marketing, content marketing, etc.) ;
- le SEO et les questions d’optimisation pour le référencement naturel ;
- l’orthographe et la grammaire ;
- le copywriting et le storytelling ;
- les stratégies de prospection ;
- l’administration ;
- etc.
Bref, vous cherchez les informations qui sont importantes pour l’exercice quotidien de votre métier et c’est bien normal. Or, cette lecture « gratuite » (elle n’est pas rémunérée puisque vous la faites pour vous) peut rapidement devenir énergivore et chronophage.
Bien que le système soit un peu passé de mode, vous pouvez utiliser un agrégateur de flux RSS de type Feedly afin de réunir en un seul programme (ou une seule application, si vous l’utilisez sur votre smartphone) tous les contenus pertinents pour votre activité.
Personnellement, je couple cette formule avec une technique encore plus classique et « passée de mode »… L’achat de livres ! Eh oui, cette bonne vieille bibliothèque dont je vous parlais tout à l’heure me sert tous les jours. Certes, c’est un peu onéreux. Mais cela en vaut la peine, car avoir chez soi les ouvrages les plus importants de votre champ d’expertise vous fera gagner bien du temps le moment venu.
Seul hic : il faudra régulièrement mettre à jour certains titres (c’est surtout le cas des volumineux et coûteux ouvrages de référence sur le SEO).
4. Pour améliorer sa maîtrise du français et son style rédactionnel
Quatrième point : voyons un peu plus large. Normalement, la rédactrice ou le rédacteur web SEO freelance formé·e par Formation Rédaction Web possède de bonnes, voire d’excellentes qualités rédactionnelles, puisque c’est là un point capital dans l’attribution du nombre de plumes en fin de formation.
Il n’empêche ! Nul n’est un maître absolu en son domaine et on a toujours à apprendre quelque chose d’autrui. Même les rédacteurs web les plus chevronnés découvrent de temps à autre de nouvelles règles, de nouveaux mots, de nouvelles tournures de phrases intéressantes à utiliser.
Vous ne vous en rendez peut-être plus compte, mais votre apprentissage du français est continu. Plus vous lisez et plus votre vocabulaire s’enrichit et se précise, votre style se fluidifie. Nous sommes tellement immergés dans notre langue maternelle que nous en oublions ces petits progrès quotidiens, alors que l’intérêt de la lecture nous paraît évident quand nous apprenons une langue étrangère !
Mais alors, que lire ? Eh bien, ce qui vous plaît, pardi ! Il n’y a aucune loi d’airain ici, sinon peut-être celle de la diversité et de la curiosité. C’est aussi bien en tournant nonchalamment les pages d’un magazine people qu’en étudiant la lettre d’un poète hermétique que l’on peut trouver la pépite qu’on ne cherchait pas, mais que l’on emploiera ensuite dans ses propres écrits.
???? Si vous avez pris l’habitude de lire sur tablette, vous pourriez être intéressé·e par cet article qui vous explique comment lire sur écran quand on est rédacteur web.
5. Pour se reposer et se divertir !
Cinquième point : le plus inutile ? Je vous préviens, je ne vais pas reprendre ici l’argument productiviste éculé du repos et du divertissement « utiles » au travail : se reposer/se divertir en lisant pour « recharger les batteries », ou même pour « laisser travailler l’inconscient », etc. Vous trouverez bien assez sur ce sujet ailleurs.
Non, pour terminer, je voudrais plutôt insister, avec Paul Auster, sur ce « beau calme » qui se fait lorsque nous pensons les pensées des autres ou que nous vivons, par la médiation de la narration, la vie des autres :
« La lecture, dit Auster, était ma liberté et mon réconfort, ma consolation, mon stimulant favori : lire pour le pur plaisir de lire, pour ce beau calme qui vous entoure quand vous entendez dans votre tête résonner les mots d’un auteur. » (Brooklin Follies)
Se laisser aller au plaisir de lire, c’est se laisser ouvrir — de fait, n’est-ce pas aussi le livre qui nous ouvre lorsque nous l’ouvrons, lui ? — ou bien se laisser « découvrir » en même temps qu’on avance sur les traces d’autrui. Je pense que c’est peut-être cela, après tout, qui me repose et me divertit. Et vous ?
À votre avis, pourquoi lire quand on est rédacteur web ?
Si le goût de la lecture vous (re)prend, voici quelques applications gratuites pour télécharger légalement des ouvrages à lire — et même à écouter — sur petit ou grand écran (fiction et non-fiction) :
- Le Projet Gutenberg en français et en anglais (pour les lecteurs anglophones) ;
- La bibliothèque Gallica ;
- E-books libres & gratuits ;
- La bibliothèque universelle du CNAM ;
- Le site Wikisource ;
- Livres pour tous ;
- Littérature audio.08
Mais surtout, dites-nous quels sont les liens qui unissent, chez vous, lecture et rédaction web !
???? Et si vous envisagez de vous former à un métier de l’écriture digitale, consultez notre offre de formation.
À bientôt !
Nicolas Delforge, ancien élève Origami 5 et coach FRW.