De nouvelles fonctionnalités de vérification des faits, déployées depuis le 30 mars 2022, devraient améliorer la qualité des informations délivrées sur Google. L’objectif : fournir aux internautes des outils concrets pour reconnaître les sources fiables et démêler le vrai du faux.
L’intelligence artificielle pour lutter contre les fake news : le pari de Google
Une fake news se répand 6 fois plus vite qu’une vraie nouvelle, d’après cette étude menée entre 2006 et 2017 par le MIT (Massachusetts institute of technology). La politique, le terrorisme ou les célébrités figurent parmi les sujets les plus prisés en matière de désinformation. Logique : ils jouent sur la peur, la surprise, le sensationnel, le dégoût, bref tout un cocktail d’émotions idéales pour capter l’attention.
Google Actualité, le service gratuit d’informations en ligne de Google, a longtemps été critiqué par les médias. Le moteur de recherche contribue-t-il à la diffusion de fausses informations ? Intox ! Du moins depuis le déploiement de nouvelles fonctionnalités basées sur l’IA et destinées à filtrer l’actu. Voyons tout ça plus en détail.
Une notification spéciale pour les informations évoluant rapidement
Breaking news : un chaton à poil roux a pénétré par effraction à la Maison-Blanche ! Une photo virale envahit les réseaux, votre fil Twitter est en alerte rouge… Vous vous ruez sur la toile pour obtenir plus de détails. Une fois cette fonctionnalité déployée dans votre pays, Google pourra vous avertir qu’il s’agit d’un sujet évoluant rapidement. Vous serez donc invité via un message d’alerte directement affiché dans la SERP :
- à vérifier la fiabilité de la source sur ce sujet ;
- à revenir plus tard pour accéder à davantage de ressources.
Comme d’habitude, ce système de notifications n’est disponible que sur les SERPs anglophones aux États-Unis pour le moment. Il faudra patienter encore quelques mois pour qu’il traverse l’Atlantique !
⏩ Tenté par le journalisme en ligne ? Lucie vous détaille son expérience sur Blasting News.
Fact Check Explorer : le nouvel outil de vérification des faits by Google
Fact Check Explorer permet de vérifier la véracité de faits énoncés sur les réseaux sociaux, à la télévision ou dans les médias en ligne. Pour cela, le moteur s’est associé à des partenaires indépendants du monde entier. Parmi ces éditeurs, on trouve notamment :
- l’Agence France presse (AFP) pour la France, via le collectif Fact and furious ;
- Latam chequea pour l’Amérique latine ;
- l’Australian associated press (AAP) pour la vérification de 40 publications culturellement et linguistiquement diverses ;
- Boom fact checker pour les publications en hindi, bengali et anglais.
Fact check explorer est déjà disponible pour les sources francophones dans la boîte à outils Google. Lorsque l’internaute effectue une recherche sur un sujet susceptible d’être contesté, le moteur affiche :
- les extraits d’articles qui ont été vérifiés sur ce sujet ;
- l’organisme qui a effectué la vérification ;
- l’évaluation attribuée à l’article en question (vrai, faux, infondé, contestable, photomontage, etc.).
Un outil de désinfox simple et efficace, à partager sans modération avec les plus jeunes… mais aussi avec les seniors ! En effet, les plus de 60 ans sont les plus touchés par la désinformation : ils partagent 7 fois plus d’infox sur Facebook que les 18-29 ans.
Label Highly cited : une étiquette pour les articles souvent mentionnés
Vous l’avez sans doute remarqué : la source primaire d’une information apparaît rarement dans les premiers résultats de la SERP. La conséquence ? Le message original se retrouve bien souvent dénaturé suite aux traductions, interprétations et reformulations dont il est l’objet. Notre esprit critique, tout affûté qu’il soit, est alors soumis à rude épreuve.
⏩ Nicolas vous explique comment identifier et utiliser correctement les sources en rédaction web par ici.
N’importe quel article figurant dans la section « À la une » du moteur de recherche pourra désormais obtenir le label « fréquemment cité » destiné à identifier les sources pertinentes pour un sujet d’actualité. La condition ? Être mentionné par de nombreux sites web grâce à un lien pointant vers lui. Interview, actualité locale, nationale ou internationale, communiqué de presse, publication scientifique : le label « Highly cited » s’applique à toutes les catégories d’articles. Le moteur compte ainsi valoriser l’engagement des éditeurs et journalistes délivrant une information de qualité.
Ces nouveaux outils devraient nous aider à décoder le paysage informationnel quand l’actu est brûlante et nous attaque sur tous les fronts…
Pour finir, je ne peux que vous conseiller d’écouter cet épisode du podcast La Pause rédac’, qui esquisse des solutions pour aiguiser son esprit critique face à la désinformation ou ses propres croyances :
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Sabine André, ancienne élève Origami 6
Une réponse
Quel sujet passionant ! Je crois qu’il est beaucoup trop tôt pour faire confiance aux machines et algorithmes pour « fact cheacker » les news. La seule façon de faire du vrai fact checking, c’est d’utiliser le cerveau. J’ai aussi écouté le podcast qui est très instructif. Il faut revenir au début de l’humanité pour bien comprendre le problème de l’interprétation et des faits. Dans le cerveau, nous avons un système limbique et le néocortex. Le système limbique, tous les animaux l’ont, cela fait partie de l’évolution biologique des espèces organiques. Le but de cette création, c’est la survie. Quand vous le voyez quand vous levez la main sur un animal pour lui faire peur, il a peur. Quand vous pointez une arme sur un être humain, il aura exactement la même réaction, de la peur.
La différence avec 100% des animaux, c’est que nous avons le néocortex qui entre en jeu. Le côté, analytique et raisonné, qui nous permet aussi de voir dans le futur et dans le passé dans notre mémoire, c’est dans le néocortex. C’est cette partie qui fait de nous des être « intelligent », capable de créer (les animaux peuvent aussi créer comme les oiseaux qui font leur nid mais c’est très limité comparé à nous).
Le soucis d’aujourd’hui et qui a plus ou moins existé, c’est que l’utilisation du néocortex demande une grande quantité d’énergie (notamment, c’est le glucose qu’utilise le cerveau pour fonctionner). Vous avez tous remarqués que nous avons une partie de nous même qui avons la flemme. La flemme d’approfondir les recherches et de faires des efforts. Les outils de divertissements, style YouTube, Netflix, etc. ont accentués le fait que notre cerveau est fainéant.
En outre, le cerveau peut s’entrainer à n’importe quel moment de la vie. On peut aussi le « desentrainer » et le rendre faible. Justement en se confortant dans des programmes « débiles » comme la téléréalité et ne plus rien faire d’autre à côté.
Le cerveau devient amorphe et de moins en moins capable d’avoir des réflexions. Et c’est ainsi que la manipulation devient extrèmement facile pour une catégorie de personne (sans vouloir les discriminer, ils font bien ce qu’ils veulent, j’essai d’apporter des faits). Un rédacteur web professionnel est bien placé pour parler puisque lui, il fait chauffer son cerveau à chaque fois qu’il écrit puisqu’il fait un travail de création.
Il y a d’innombrables façon d’entraîner le cerveau et absolument aucune qui ne fatigue pas (car l’utilisation du glucose est par essence, fatiguante au niveau du ressenti). A chacun de prendre ses responsabilités pour assumer ce qu’il dit et d’assumer ce qu’il croit.
Merci pour cet article en tout cas qui aborde un sujet qui me passionne tout particulièrement.