Les progrès technologiques et notamment les avancées de l’intelligence artificielle vous inquiètent quant à la pérennité du métier de rédacteur web ? Ce nouveau job, hier porteur, est-il déjà dépassé ? La réponse est clairement non. Toutes les entreprises ont besoin d’un site internet. La pandémie des années 2020-2022 l’a largement démontré, accélérant d’ailleurs la transition digitale. Et qui dit site web, dit contenu. Mais au-delà de cette considération rassurante, quel est l’avenir de la rédaction web ? Elle ne peut pas se reposer sur ses lauriers, et ce serait se voiler la face que de penser qu’elle n’évoluera pas. Je n’ai pas de boule de cristal, mais des tendances se dessinent. Examinons-les.
La rédaction web : bien plus que de la simple écriture
Avant de parler de l’avenir de la rédaction web, un rappel s’impose. Tout le monde sait écrire. Mais très peu de gens savent comment bien rédiger pour Internet. Il ne suffit pas d’être à l’aise à l’écrit et de connaître sur le bout des doigts ses règles d’orthographe et de grammaire. Ça, c’est le prérequis du métier de rédacteur (ou rédactrice) web. Alors quelles sont les compétences nécessaires pour exercer cette profession ? Elles sont nombreuses, mais citons la connaissance :
- du SEO – Search Engine Optimization – (c’est-à-dire le référencement naturel pour les moteurs de recherche) ;
- du balisage HTML ;
- de l’écosystème du Web et de la place du rédacteur au milieu des autres métiers du digital (le développement web, le référencement SEO, l’UX design…) ;
- des règles de typographie ;
- du copywriting.
Pourquoi toutes ces exigences ? Parce qu’écrire pour le Web, ce n’est pas juste écrire. La lecture sur écran est spécifique. Elle fatigue les yeux. En plus, l’attention des internautes (le plus souvent, des mobinautes) est volatile. Alors pour la capter, il faut déployer toute une panoplie de techniques que seul un spécialiste de la rédaction digitale maîtrise. Son mode d’écriture doit séduire et donner envie : de rester sur la page, de lire un autre billet, de s’abonner, d’acheter un produit. Il ou elle sait vulgariser, s’adresser avec pédagogie à un lectorat numérique et écrire sur des supports très différents (pages fixes, articles de blog, fiches produits, mais aussi scripts de vidéos, newsletters…). Un véritable couteau suisse !
Rassurez-vous, toutes ces compétences ne sont pas innées, mais elles s’apprennent. L’organisme FRW a déjà formé plus de 2 000 élèves ! Vous voulez les rejoindre ? Découvrez notre offre de formation de rédacteurs web.
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L’évolution du SEO et le futur du rédacteur web
Qu’on se le dise, on peut difficilement exercer ce métier sans faire de SEO (sauf à être web journaliste ou spécialisé dans l’écriture d’ebook par exemple). Le rédacteur ou la rédactrice web sait, de fait, structurer un texte pour qu’il soit lu par les algorithmes des moteurs de recherche. Vous comprenez donc que l’avenir de la rédaction web est étroitement lié à celui du référencement naturel. Alors comment va évoluer le SEO dans les prochaines années ? En s’appuyant sur les orientations prises ces derniers temps et sur ce qui se passe aux États-Unis (qui, sur ce sujet, ont une longueur d’avance sur nous), il est possible de distinguer de grandes tendances :
- La concurrence devient de plus en plus forte dans les SERPs (Search Engine Results Page – pages de résultats). Dans certains secteurs, des mastodontes indéboulonnables trustent les premières positions. La solution pour contourner cet obstacle est d’évoluer dans un secteur de niche et de travailler des mots-clés à faible volume de recherche (les longues traînes) afin de maximiser ses chances de générer du trafic organique.
- Les publicités sont invisibilisées, trompant l’internaute sur la neutralité des résultats affichés. Lorsque des annonceurs ont enchéri sur un mot-clé, leurs sites occupent les premières places (jusqu’à 4 en haut de la SERP, et parfois aussi en fin de page). Alors, si l’utilisateur n’y fait pas attention, il risque de cliquer sur… une pub ! Je nuancerai légèrement ce propos, car dernièrement, deux évolutions ont permis de rendre un peu plus visibles les publicités : la mention « sponsorisé » (au lieu d’annonce précédemment) et un nouveau design des résultats sur desktop.
- Le moteur de recherche a tendance à devenir un moteur de réponse. Sur certaines requêtes, le taux de clic chute parce que les internautes ont accès désormais à leur réponse directement dans la page de résultats, parfois même dès les suggestions, rien qu’en tapant la requête (essayez avec « où est enterré Johnny Hallyday »).
- L’arrivée de ChatGPT et son intégration à Bing bouscule le monde du SEO, et oblige Google à réagir en travaillant, lui aussi, sur une interface dotée d’un chatbot. On se dirige sans nul doute vers une nouvelle forme de moteurs de recherche intégrant un assistant conversationnel. Essayez sur Edge, vous allez voir qu’on peut vite y prendre goût !
👉 Pour aller plus loin sur le sujet, je vous conseille (vivement) de regarder cette vidéo de Lucie Rondelet intitulée Google : la fin d’un monopole ?
Les générateurs de texte (dont ChatGPT) menaceraient le métier de rédacteur web
La fin d’année 2022 a été marquée par l’arrivée en fanfare de ChatGPT, cet agent conversationnel dopé à l’intelligence artificielle développé par la firme OpenAI. Vous n’avez pas pu y échapper. On a beaucoup glosé sur les effets de bord de cet outil (mis à disposition pour le moment gratuitement). Il mettrait carrément en péril notre métier. Remettons les pendules à l’heure. ChatGPT est un combiné de deux technologies : un générateur de texte et un chatbot. La première n’est pas nouvelle (citons Jasper, MarkCopy, GPT4…), la seconde non plus (vous en avez un rien que sur la page d’accueil de ce site). Jusqu’à preuve du contraire, les rédacteurs / rédactrices web et Jasper (et cie) cohabitent très bien. Nulle intelligence artificielle n’est aujourd’hui capable de produire un texte à la manière d’un être humain, car chacun possède son propre style, son expérience et sa culture, qui rendent ses textes uniques. Un créateur de contenu est un artisan des mots, pas un robot les alignant au kilomètre sans les comprendre. Les marques ont besoin de cette compétence pour se différencier. Elles ne veulent pas de textes plats. J’imagine mal ChatGPT écrire une page à propos par exemple. S’il en était capable, j’aimerais voir le prompt qui lui a été soumis. Et quand bien même. Entre le temps passé à la conception-rédaction de ces instructions et celui à remanier le texte ensuite, autant faire appel à un expert, qui ira aussi vite (et fournira un texte sur mesure) !
Si vous n’avez pas testé ChatGPT, je vous conseille de le faire : vous constaterez que la qualité n’est pas au rendez-vous pour la production de contenu (notre cœur de métier). Sans un prompt béton et un sérieux échauffement, ses textes sont plats, ternes, neutres. Aucune émotion, aucun parti pris, aucune référence, un style lisse. Les spécialistes de l’écriture web valent tellement mieux. Finalement, le véritable danger de cette IA se situe plus du côté de la véracité des informations fournies que de celle de l’avenir de la rédaction web. En effet, ChatGPT est capable de dire n’importe quoi et il ne cite pas ses sources (quand il le fait, une simple vérification permet de se rendre compte qu’il les a inventées). Gravissime à l’heure du complotisme et des fake news ! On ne le répètera jamais assez, la recherche de sources fiables fait partie intégrante de notre job !
Pour autant, tout n’est pas à jeter non plus. ChatGPT peut nous aider à gagner en efficacité (vaincre le syndrome de la page blanche, trouver des idées de titres ou de mots-clés…). Alors, plutôt que d’y voir un concurrent, faites-en un ami.
Alors quel avenir pour la rédaction web ?
Résumons. La rédaction web, ce n’est pas juste savoir écrire. Le SEO n’est pas mort. ChatGPT n’aura pas la peau des rédacteurs et rédactrices web. Ajoutons que les sites auront toujours besoin de contenus pour les alimenter. Et comme le référencement naturel repose en grande partie sur le texte, la pérennité du métier ne semble pas menacée (tant qu’on n’aura pas réussi à doter les IA d’un vrai cerveau humain). Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes pour nous, créateurs de contenus ? Restons attentifs, car dans le Web plus qu’ailleurs, tout va très vite. S’informer des évolutions et des tendances du digital est indispensable si l’on ne veut pas être dépassé (pour cela, la veille est une routine à intégrer impérativement dans notre quotidien de freelance).
Finalement, 3 voies semblent possibles pour les rédacteurs et rédactrices web :
- La rédaction artisanale (textes 100 % made by human, premium, sur mesure) ;
- La rédaction hybride (utilisation de l’intelligence artificielle en support) ;
- La rédaction au kilomètre (contenus rédigés par une IA et retouchés par le rédacteur, pour des clients très peu exigeants).
Est-il besoin de préciser que chez FRW, nous encourageons les 2 premières ? 😝 En complément, regardez cette vidéo de Lucie Rondelet intitulée Comment le métier de rédacteur web va-t-il évoluer avec l’IA ?
Dans le futur, on peut aussi estimer que les spécialistes de l’écriture web vont être amenés à rédiger pour les réseaux sociaux et à davantage copywriter leurs articles. Certains clients souhaitent d’ailleurs une approche globale de leur écosystème digital. Autant essayer d’y répondre au mieux en étant pluricompétents. Comment aborder la question de l’avenir de la rédaction web sans parler aussi des perspectives d’évolution du métier ? On le voit avec les élèves FRW, bon nombre deviennent consultants en stratégie digitale, copywriters, blogueurs pro… Rien n’est figé !
👀 Lisez cet article pour en savoir plus sur les possibilités d’évolutions du rédacteur web.
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Stéphanie Soulier, ancienne élève Origami, rédactrice SEO et tutrice de formation FRW