Vous avez fini votre formation, vous avez écrit vos premiers articles sur des plateformes de rédaction. Les premiers retours sont plutôt encourageants. Vous devriez donc être enthousiaste et plein de projets… et voilà que tout d’un coup, les questions se bousculent dans votre tête. Vous êtes conscient qu’il faut commencer à démarcher de potentiels clients si vous voulez vivre de votre profession. Mais vous bloquez et doutez devant l’ampleur de la tâche en invoquant un tas de bonnes raisons (je ne sais pas comment m’y prendre, je ne sais pas me vendre, il y a trop de concurrence…). Et si vous souffriez tout simplement d’une peur de l’échec voire d’atychiphobie ?
Qu’est-ce que l’atychiphobie ?
L’atychiphobie est une peur exagérée et persistante de l’échec qui empêche celui qui en est atteint de mettre à exécution un quelconque projet, puisqu’il est intimement persuadé que ce dernier est forcément voué à l’échec. C’est donc une peur paralysante qui contrecarre l’envie de tenter de nouvelles aventures, donc d’évoluer dans la vie.
C’est une phobie au même titre que l’arachnophobie (peur des araignées), l’agoraphobie (peur de sortir de chez soi) ou la cherophobie (peur de la joie et du bonheur… et oui cela existe !). Dans la composition de ce nom peu sympathique, on retrouve les mots grecs « phobos » (la peur) et « atyches » (malchanceux).
D’où provient l’atychiphobie, cette peur incontrôlable de l’échec ?
Si l’on s’en réfère au locus de contrôle, on comprend que l’atychiphobie peut atteindre plus facilement celui qui a un locus externe et une bonne dose de fatalisme, plutôt que celui qui a un locus interne et le désir de s’interroger sur ses échecs. Mais cette phobie prend surtout ses racines dans le manque de confiance en soi qui s’installe durant l’enfance et l’adolescence. C’est un sentiment qui se transmet souvent au sein d’une famille. Cela peut se faire par des parents qui dévalorisent systématiquement les résultats et les progrès de leur enfant ou qui y sont indifférents. Cela peut également provenir d’un manque de confiance en soi des parents eux-mêmes.
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Pour mieux comprendre, je vais prendre un exemple simple. Imaginez deux enfants, Paul et Pierre, qui vivent dans un environnement social identique. Leurs pères ont un poste suffisamment élevé pour subvenir aux besoins du foyer et leurs mères ne travaillent pas. Un jour, le père de Paul apprend qu’il va subir un licenciement économique. Il rentre normalement chez lui et attend que son fils soit couché pour annoncer la mauvaise nouvelle à sa femme. Ils décident ensemble de ne rien lui cacher, mais de lui présenter la situation comme un simple événement désagréable dont ils vont rapidement se sortir.
Il arrive la même chose au père de Pierre, mais celui-ci va réagir différemment. Il ne peut s’empêcher de rentrer au plus vite chez lui. Quand il arrive, sa femme et son fils sont attablés, détendus et souriants. Le manteau encore sur le dos, il leur annonce la « terrible » nouvelle et enchaîne immédiatement sur les conséquences financières de cette perte d’emploi : la vente de la voiture, la saisie de leur maison, l’avenir de leur enfant compromis… Il dresse un tableau dramatique, évoque les grandes difficultés pour retrouver un poste et se plaint, comme à l’accoutumée, de la malchance qui lui colle à la peau.
La morale de cette histoire est que Paul et Pierre, une fois devenus adultes, n’auront pas du tout le même regard sur les aléas de la vie. Paul a l’exemple de parents qui acceptent calmement une mauvaise nouvelle, en essayant de trouver les meilleures solutions pour se sortir de leur situation. Pierre est confronté à un effondrement soudain de son environnement familial. Il assiste, impuissant, au désarroi de ses parents.
Dans les années qui suivront, on peut objectivement supposer que le père de Paul va tout mettre en œuvre pour retrouver un nouveau poste ou envisager une reconversion, sans évoquer le coup du sort ou son manque de compétences. Il sait que l’important n’est pas là. Le temps est à l’action et non aux apitoiements sur soi-même.
Le père de Pierre, quant à lui, partira désavantagé dans sa quête d’un nouvel emploi, car son licenciement a constitué un véritable traumatisme. Pour peu qu’il ait déjà mal vécu certains échecs dans sa vie, son subconscient va venir les lui rappeler. Pour se protéger, il peut être tenté de ne plus chercher à s’en sortir. Il ira passer des entretiens en étant persuadé qu’il n’a aucune chance d’être retenu puis, petit à petit, il finira par renoncer à trouver du travail. On peut dire alors qu’il sera atteint d’atychiphobie.
Comment lutter contre la peur incontrôlable de l’échec ?
En 1991, Robert Sabatier écrivait, dans son livre de la déraison souriante, « la peur de l’échec enterre la réussite ». Ces quelques mots sont à mon avis le résumé de ce qui vous attend si vous ne dépassez pas cette peur. Vous êtes unique, vous n’êtes ni votre père, ni votre mère, mais un sujet à part entière avec ses forces et ses faiblesses. Vous avez décidé de vous lancer dans une entreprise individuelle, de sortir du cocon du salariat qui présente à vos yeux de gros inconvénients, donc vous ne souffrez pas réellement d’atychiphobie, mais simplement de la peur temporaire d’échouer.
L’entreprise individuelle est une aventure exaltante, mais il est tout à fait normal que vous connaissiez des moments de doute, et c’est tant mieux ! Le doute permet de remettre en question certains points de vue et de se réorienter dans une meilleure direction. Alors, ne laissez pas vos peurs devenir des résignations et vous amener sournoisement vers l’atychiphobie. Tentez votre chance chaque fois qu’elle passe. Proposez vos services et s’ils ne sont pas retenus, dites-vous que cette décision ne vous remet pas en cause pour autant.
Vous ne pourrez jamais plaire à tout le monde. L’important c’est d’aller toujours de l’avant et pour cela la première chose à faire est d’avoir confiance en vous et de vous aimer. Sinon, comment voulez-vous que les autres vous apprécient, si vous portez des jugements défavorables sur vos compétences ? Dites-vous que la réussite est en haut de l’escalier et que chaque marche franchie vous en rapproche.
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Michèle DAVID, rédactrice Web SEO, ancienne élève Origami
4 Responses
Merci pour cet article d’encouragement 😉
Intéressant même si, en analysant mon cas somme toute raisonnable car cette peur de l’échec ne me paralyse pas totalement, elle reste là, sourde et sournoise, elle ne me vient pas de l’enfance. Non, non, non, mesdames et messieurs, elle est surtout la résultante d’un grandiose ouragan qui a balayé mes ambitions professionnelles lorsque je suis sortie surdiplômée et toute rêveuse de l’université. Ou comment nos charmants politiques ruinent des carrières dans l’oeuf par manque de courage politique et de moyens attribués à la recherche. Heureusement, on a Stéphane Bern !
Arf. Eh oui, ça arrive aussi ! Mais si tu as eu ce courage, alors, garde cette force et continue d’aller de l’avant. Ça paye, c’est sûr !