47 %. C’est le pourcentage d’utilisateurs réguliers de ChatGPT qui se servent de cette intelligence artificielle générative pour répondre à leurs questions. Ces mêmes questions, ils les posaient auparavant aux moteurs de recherche traditionnels. Face à ce constat, il semble évident que le futur du search passera par l’IA. Pour répondre à cette tendance, Google sort l’artillerie lourde : la Search Generative Experience, ou SGE pour les intimes. Déjà déployé en version bêta dans de nombreux pays, et bientôt en France, le nouvel outil du géant du Web est encore énigmatique. Les experts SEO tentent de percer ses mystères et de répondre à LA grande interrogation : comment optimiser ses contenus pour SGE ? Après avoir consulté bon nombre de sites spécialisés et testé moi-même cette nouvelle expérience de recherche, je ne prétends pas avoir la réponse. Mais voici quelques pistes de réflexion que je souhaite partager avec vous. Spoiler alert : vous devrez mettre l’humain au cœur de votre optimisation ❤️
La Search Generative Experience : entre opportunités et menaces pour votre trafic organique
Comme je vous le disais en introduction, je me suis énormément documentée sur SGE ces derniers temps. Puisque cette technologie est déjà accessible outre-Atlantique, j’ai donc cherché des informations sur les sites américains spécialisés en SEO.
Ce que j’en retiens ?
1. SGE inquiète ceux qui trustent habituellement le haut de la SERP (la page de résultats).
2. SGE va rebattre les cartes du référencement, avec des opportunités encore jamais vues pour les sites qui avaient jusqu’à présent des difficultés à ranker.
Penchons-nous dans un premier temps sur les peurs que suscite cet outil. Pour cela, il faut comprendre comment il fonctionne.
La Search Generative Experience fournira aux internautes des réponses à leurs requêtes qui seront personnalisées et structurées grâce à l’IA générative. Celles-ci apparaîtront en haut des pages de résultats dans un bandeau appelé snapshot.
Si l’utilisateur trouve cette réponse satisfaisante, sa navigation s’arrêtera là. Il n’aura pas besoin d’aller consulter les résultats naturels situés plus bas sur la page. Ainsi, même les sites qui occupent les premières places dans la SERP pourraient voir leur trafic organique chuter drastiquement. Certaines projections annoncent des baisses pouvant aller jusqu’à -64,4 %… Oui. Ça fait mal.
Pourtant, Google l’a annoncé clairement : il souhaite continuer à diriger du trafic de qualité vers les sites web. Pour ce faire, il faudra sûrement compter sur une spécificité du snapshot : le carrousel et l’affichage des sources. En effet, l’IA indiquera directement les contenus à partir desquels elle a généré sa réponse. Apparaître à cet endroit sera en quelque sorte la nouvelle position 0.
En quoi cela fait-il les affaires des sites qui ne sont pas dans le top de la SERP ? Eh bien, même une page en 8, 10 ou 15e place aura une chance d’être mise en avant par SGE.
Apparaître dans le snapshot SGE : quand l’IA a le coup de foudre pour vos contenus
À ce stade, je suis sûre qu’une question vous brûle les lèvres : comment optimiser mes pages et mes articles pour SGE ?
Je vais vous décevoir : il n’y a pas de vérité absolue en la matière, seulement des suppositions. En revanche, en s’attardant sur les attentes de Google et les premiers résultats de la version test, plusieurs tendances se dégagent.
1- L’intention de recherche au centre de la création de tout contenu
La cohérence avec l’intention de recherche était déjà un critère d’optimisation central pour ranker dans la SERP traditionnelle. SGE va renforcer cette exigence. Notons que l’intelligence artificielle rendra l’interprétation de cette intention de recherche plus fine afin de fournir à l’utilisateur la meilleure réponse possible.
Avant toute publication, vous devrez donc effectuer une analyse précise pour comprendre la question, le besoin ou la douleur qui se cache derrière chaque requête.
2- Les critères E-E-A-T plus importants que jamais
Si vous vous intéressez de près au SEO, vous avez certainement entendu parler du concept E-E-A-T. Sinon, voici une rapide explication.
Pour juger de la qualité d’un contenu, Google axe son évaluation autour de 4 critères : l’expérience (E), l’expertise (E), l’autorité (A) et la confiance (T – pour trust en anglais).
Puisque la Search Generative Experience vise à apporter les réponses toujours plus fiables, elle ne prendra pas le risque de mettre dans ses sources des sites qui ne répondent pas à ces critères. Voici concrètement comment mettre vos contenus en conformité avec ces exigences.
- Expérience : pourquoi êtes-vous crédible pour parler de tel ou tel sujet ? Détaillez votre expérience personnelle (par exemple sur l’utilisation d’un produit, d’un service…).
- Expertise : démontrez que vous êtes légitime pour traiter d’une thématique. Quel est votre background ? Votre niche ?
- Autorité : prouvez que vous êtes reconnu dans votre domaine. Les backlinks de qualité et obtenus de manière naturelle joueront en votre faveur.
- Confiance : montrez à vos lecteurs que vous vous appuyez sur des sources fiables.
3- Les longues traînes mises à l’honneur
Jusqu’à présent pas de grande nouveauté : travailler l’intention de recherche et proposer des articles de qualité, cela fait partie des pratiques white hat depuis un petit moment.
En ce qui concerne les requêtes dites de longue traîne, vous les connaissez aussi. Vous les employez sans doute pour vous affranchir d’un certain niveau de concurrence sur un sujet ? Désormais, vous devrez les envisager sous un autre angle : celui de répondre aux requêtes plus détaillées que les utilisateurs fourniront à SGE.
4- Le langage naturel pour s’adapter à un mode de recherche conversationnel
L’une des spécificités de la Search Generative Experience, c’est que les recherches s’effectuent de manière conversationnelle. L’utilisateur peut poser des questions complémentaires à l’IA pour affiner les réponses et celle-ci gardera « en tête » tout le fil de la discussion afin de mieux contextualiser la demande.
L’utilisation du langage naturel dans vos contenus sera donc une adaptation nécessaire pour faire écho à cette nouvelle façon de s’adresser au moteur de recherche.
5- Le fond plus important que la « forme SEO »
Les techniques d’optimisation rédactionnelle telles qu’on les connaît devraient rester indispensables pour ranker dans les résultats naturels traditionnels. Toutefois, elles ne devraient plus revêtir la même importance pour apparaître dans Google SGE.
En effet, lors de mes essais de l’outil, j’ai pu remarquer que les articles visibles dans le carrousel du snapshot n’étaient pas nécessairement les mieux optimisés. En revanche, ils avaient souvent une chose en commun : ils étaient VRAIMENT rédigés pour les humains.
En d’autres termes, le fond prend le pas sur la forme. Donner des informations claires et directement actionnables devient alors un critère plus important que les mots clés ou l’optimisation des titres Hn. Mais attention, cela ne signifie pas pour autant que tout ce que l’on connaît du SEO est voué à disparaître. Loin de là ! Disons qu’en cas de doute, privilégiez toujours le lecteur en chair et en os plutôt que les robots des algorithmes.
Je pense que tous les secrets de SGE ne seront pas percés de si tôt. N’oublions pas que le SEO est itératif : on teste, on analyse, on (s’)adapte.
Toutefois, les règles du jeu de Google sont les mêmes depuis des années. Si sa position de leader du search est incontestée depuis si longtemps, c’est parce que le géant du Web s’est fixé pour mission de rester au plus près des attentes de ses utilisateurs. Il n’y a donc aucune raison pour que cela change.
Périne Coulleit – Rédactrice web SEO et ancienne élève de Formation Rédaction Web
Sources :
Ipsos – Premier anniversaire de Chat GPT, 77% des Français voient cet outil comme une révolution.
Search Engine Land – How Google SGE will impact your traffic – and 3 SGE recovery case studies.
Semrush Blog – Google SGE: Google Search Generative Experience Explained.
Une réponse
Excellent article, qui rejoint directement mes favoris !
Une question : que doit-on faire des PAA ? Finalement, ces PAA ne correspondent-ils pas au langage naturel que tu décris ? Dans ce cas, il faudrait les intégrer à notre contenu pour bien optimiser nos textes, non ?
Merci