Pas facile de savoir à quelle sauce on va être mangé lorsqu’on se lance dans la rédaction web… Derrière les clichés sur la vie d’indépendant se cache une réalité qu’il vaut mieux connaître. Histoire de savoir où on met les pieds. Être à son compte, ce n’est pas juste pouvoir travailler d’où on veut quand on veut ou rester en pyjama toute la journée. Je vous explique la vérité sur le métier de rédacteur web freelance dans cet article, qui ne vise pas à vous décourager, mais au contraire à vous donner toutes les clés pour bien choisir votre voie professionnelle (et ne pas décevoir vos espoirs).
Le rédacteur web freelance est un indépendant
Oui cette formulation est un pléonasme, mais c’est pour bien enfoncer le clou. Je vais même employer le bon mot, qui correspond vraiment au statut de l’indépendant : vous êtes chef·fe d’entreprise. Une entreprise qui ne comporte certes qu’une personne – vous –, mais une entreprise quand même. Vous devez savoir où vous allez, et surtout, vous donner les moyens d’atteindre vos objectifs si vous voulez que votre affaire soit rentable (et je crois que c’est ce que vous voulez).
Qui dit indépendant dit se débrouiller par soi-même. Oubliez ce choix de statut professionnel si vous avez besoin d’être pris·e par la main pour faire les choses. Vous risquez de vous planter. Une des premières qualités d’une bonne rédactrice web freelance ou d’un bon rédacteur web est l’autonomie, car vous ne pourrez compter que sur vous-même. Vos réussites vous seront imputables ; vos échecs aussi.
Vous grimacez ? Eh oui, si l’arrêt soudain d’une collaboration vous met en difficulté financièrement, ce n’est pas la « faute à pas de chance » ou celle de votre client qui vous plante. C’est parce que vous n’avez pas continué à rechercher des missions, même avec un agenda complet (j’y reviens en détail plus loin). Si vous n’êtes pas rentable sur une activité, c’est que vous avez mal calculé votre tarif horaire (ou journalier) ou que vous n’êtes pas assez rapide (ou trop perfectionniste). Si votre client·e ne cesse de vous déranger, c’est que vous n’avez pas correctement fixé les limites. Il y a quand même une bonne nouvelle dans tout cela : vous ferez sans doute une de ces erreurs une fois. Mais vous ne les referez plus.
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Être à son compte, c’est vivre avec les doutes et les montagnes russes émotionnelles
Toc, toc, toc. Qui est là ? Ce sont les doutes ! Sachez qu’ils accompagnent en permanence les entrepreneurs. Il faut y être préparé. Au cours d’une seule journée, vous pouvez même alterner entre phase d’euphorie (« Youpi, je viens d’être contacté·e pour une mission ! ») et phase de profonde remise en question (« Vais-je être à la hauteur ? Ma cliente va-t-elle accepter mon devis ? Et si elle ne donne plus signe de vie après notre échange ?… »). Ces doutes sont bénéfiques… si vous arrivez à ne pas vous laisser assaillir et que vous ne basculez pas du côté obscur de la force (refuser une mission par peur ou à cause du syndrome de l’imposteur par exemple). Ils permettent de ne jamais se reposer sur ses lauriers, d’anticiper les coups durs et de réfléchir à des améliorations possibles dans ses process internes. Dans la liste des qualités à avoir en rédaction web freelance, après l’autonomie, j’ajouterais donc le mindset (l’état d’esprit) et la proactivité.
🎯 En complément, vous pouvez visionner cette vidéo de Lucie Rondelet : Suis-je prêt·e à entreprendre ?
La vérité sur le métier de rédacteur web freelance : il recherche en permanence des clients
Oui, en permanence ! Ne faites jamais l’erreur de penser que parce que vous avez 4 clients, vous n’avez plus besoin d’en chercher d’autres. Rien n’est gravé dans le marbre. Imaginez que celui qui vous rapporte 600 € de chiffres d’affaires par mois vous lâche et que, dans la foulée, un autre qui vous en rapporte 300 € aussi ! 900 € en moins le mois prochain ça fait mal, non ? Pour l’avoir vécu, la réponse est clairement, oui ! Le statut de freelance est inconfortable dans le sens où, le plus souvent, il n’y a pas de contrat avec votre client. Il peut donc stopper une mission quand bon lui semble (l’inverse est vrai aussi, même si je ne vous le recommande pas, car ce n’est pas professionnel du tout). Pour vous prémunir contre ce risque, vous avez 2 méthodes (non exclusives l’une de l’autre) :
- Vous pouvez mettre en place un contrat de prestation de services avec vos clients, qui prévoie un préavis en cas d’arrêt de mission (par exemple 2 mois). Ainsi, vous disposez d’un peu de temps pour vous retourner lorsque vous apprenez la nouvelle.
- Démarcher en permanence et ne conserver dans votre portefeuille que vos meilleures collaborations (celles qui vous permettent de vivre de la rédaction web confortablement ou celles qui vous font vibrer, tout dépend ce qui vous rend heureux·se dans la vie). Confiez les autres à vos collègues de rédac’, ils seront sans doute ravis de ces missions « tombées du ciel ».
J’ai commencé mon argumentation en partant du principe que vous fonctionnez sur la base de forfaits (et donc, avec des partenariats long terme), mais ce n’est pas vraiment la réalité. En vérité, le métier de rédacteur web freelance mixe missions longues et one-shot, ce qui fait que le quotidien ressemble davantage à cela :
- rédaction de 7 articles de blog par mois pour un·e client·e ;
- optimisation d’articles SEO 4 h par mois pour une autre ;
- création des pages fixes d’un site qui se lance ;
- audit SEO du contenu rédactionnel en vue d’une collaboration ponctuelle ;
- commande de 10 articles de blog par une agence.
Une rémunération fluctuante et moins d’avantages que les salariés : la réalité du métier de rédacteur web freelance
Dernière chose à savoir avant de se lancer dans la rédaction web en freelance, c’est que votre chiffre d’affaires varie d’un mois à l’autre. Il est rare, en effet, de ne facturer que des forfaits et donc d’avoir un revenu fixe. Vous pouvez très bien gagner 2 500 € un mois donné, puis 1 800 € le suivant et 2 100 € ensuite… Êtes-vous prêt·e à l’accepter ? Quand on n’a connu dans sa vie que le salariat, cette insécurité financière peut faire peur. Il faut en avoir conscience.
De la même manière, pendant vos vacances, vous n’êtes pas payé·e, ce qui signifie que vous devrez soit anticiper et travailler double avant ou après vos congés pour compenser, soit prendre sur vos réserves pécuniaires. La protection sociale est différente de celle des salariés (je n’entre pas dans le détail, car elle dépend du type d’entreprise que vous avez créé). Vous n’avez aucune prise en charge de votre mutuelle, pas de prévoyance, pas de CE, pas de tickets resto pour vos repas pris pendant votre temps de travail. La balance pèse fortement du côté « inconvénients ». Ce serait oublier bien vite les avantages du statut d’indépendant, mais ce n’est pas l’objet de l’article. 😊
Vous êtes toujours motivé·e pour devenir rédacteur ou rédactrice web freelance ? Chouette ! Formez-vous, c’est le meilleur moyen de gagner votre vie rapidement.
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Stéphanie Soulier, ancienne élève Origami, rédactrice SEO et tutrice de formation FRW
2 Responses
Tellement vrai cet article. Merci pour cette remise au point Stéphanie !
Avec plaisir Estelle 😊