Chaque révolution a redessiné les contours de la géopolitique de notre monde, faisant par conséquent évoluer les mentalités. L’avènement d’Internet ne fait pas exception et les années 90 sont les prémisses d’un nouveau paradigme de la relation au travail. En 2020, les ondes de choc causées par la crise sanitaire se traduisent par un profond questionnement sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Par ricochet, la notion entre le présentiel et distanciel explose, et la liberté géographique s’invite au cœur des débats. Vous reconvertir pour vous réinventer en nomade digital est une des options. Et que vous choisissiez d’intégrer la tribu des sédentaires du Web ou que vous partiez pour une transhumance numérique autour du monde, la destination finale est l’épanouissement ! Alors, PNC aux portes, armement des toboggans, vérification de la porte opposée, décollage !
Les frontières s’ouvrent grâce à la révolution Internet et travailler partout dans le monde devient possible
À chaque génération, la liberté géographique a évolué, révolutionnant l’idée de travailler hors du site de l’entreprise et la notion de distance avec son domicile.
Né d’un concept utopiste dans les années 70, le télétravail a fait son apparition timide dans les années 1990. Les avancées des technologies de l’information, avec notamment le téléphone mobile et le fax, font tomber les premières frontières territoriales du travail à distance. En 1991, alors que les pays de l’ex-bloc soviétique deviennent de jeunes démocraties, le projet World Wide Web est rendu public, ouvrant les autoroutes de l’information.
Pendant les deux décennies suivantes, le Web tisse sa toile sur notre planète. Le haut débit remplace l’ADSL, les outils du cloud entrent dans nos vies pour étendre nos univers de travail. Cet essor de la connectivité modifie notre relation à l’espace-temps, notamment dans l’entreprise. Les projets collaboratifs se mettent en place avec des équipes réparties sur plusieurs fuseaux horaires. Hors des bureaux, ce phénomène se matérialise par :
- le boom du e-learning ;
- la multiplication des plateformes en ligne pour des offres de service ;
- le recours à des travailleurs indépendants.
Début 2020, une météorite, communément appelée COVID-19, s’abat sur notre planète et rebat toutes les cartes. Après le trouble des premières semaines de confinement, la connectivité devient le seul rempart à cette contrainte sanitaire de l’isolement. Les apéros zoom font leur apparition ; les salariés s’initient, parfois malgré eux, au télétravail intensif ; les discussions vont bon train sur les réseaux sociaux. Et la liberté géographique s’invite au cœur des débats.
La quête de liberté géographique : l’empreinte digitale du Millennial
En 1990, avec l’éclosion des TIC (technologies d’information et de communication), est apparue une autre « bibitte » comme diraient nos amis québécois : le millénial. Suite logique de la génération X, cette nouvelle tribu considère Internet comme faisant partie des meubles, d’où leur surnom de digital natives. Les R.S. (réseaux sociaux) ont remplacé le J.T. comme média quotidien. Côté professionnel, ce jeune salarié est la bête noire des recruteurs, car difficile à fidéliser. En effet, pour cette population, le télétravail est une composante du minimum syndical.
Ces milléniaux ont pourtant largement participé à l’évolution des comportements et des mentalités. La maîtrise des outils et de la technologie mobile contribue à repenser l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, ainsi que la notion de productivité. Le bureau n’est plus l’unique endroit où travailler et où s’épanouir. Les frontières géographiques devenant virtuelles, et le cloud offrant un espace d’échange et collaboratif, un nouveau genre de travailleur est né : le nomade digital.
Cette communauté de freelances truste les statistiques. Selon une infographie réalisée par l’INSEE en février 2021 :
- 848 200 créations d’entreprises ont été enregistrées en 2020, correspondant à une hausse de 4 % par rapport à 2019.
- Cette hausse est portée par les microentrepreneurs, représentant une augmentation de 9 % sur ce type de sociétés.
- Le dirigeant de ces entreprises individuelles a en moyenne 36 ans, tranche d’âge de la génération Y.
- Cet essor se conjugue aussi au féminin puisque 39 % sont des femmes.
Cette volonté d’indépendance dépasse l’empreinte historique des milléniaux, souvent considérés par leurs aînés comme versatiles. Suite à la crise de la COVID-19, cette quête de changement et de liberté géographique a supplanté le besoin de sécurité attendu. Et elle gagne toutes les tranches de salariés. Selon une enquête réalisée par Drag’n Survey en février 2021 : plus de 43 % des personnes interrogées déclarent vouloir devenir freelances dans les prochains mois.
Choisir son mode de vie autour du monde ou à domicile
Influence de la sémantique peut-être, le digital nomad est souvent défini comme une personne qui voyage à travers le monde tout en travaillant. Cependant, ce touareg numérique n’est pas une évolution darwinienne du routard soixante-huitard, respirant à pleins poumons les effluves de chanvre.
Les nomades digitaux sont des travailleurs exerçant leur métier sur Internet, et qui, de ce fait, choisissent leur lieu d’activité. Équipés d’un ordinateur et d’une simple connexion wifi, ils sont à leur compte, ou restent dans une minorité des cas, salariés d’une entreprise.
L’accès au Web est votre seul impératif. Si vous décidez de faire partie de ces 43 % prêts à devenir freelances, ce statut vous offre la liberté géographique et familiale. Vous retirer en smala dans le village de Montpezat dans le Gard, ou entamer en solo un périple des Rocheuses canadiennes jusqu’à la Patagonie, toutes les options sont possibles. À vous d’établir votre point de connexion.
Entamer un processus de reconversion dans les métiers du Web exclut toute improvisation. Ce choix d’un nouveau mode de vie nécessite :
- en amont : l’acquisition d’une compétence ;
- au long court : l’affûtage de votre expertise et la valorisation de votre savoir-faire.
Vous pensez que cela va à l’encontre de cette philosophie libertaire du nomadisme digital ? Imaginez cela comme une expérience de plongée sous-marine :
- Dans le cas d’un baptême ou du passage du niveau 1, vous faites appel à un moniteur expérimenté. Vous choisissez donc une formation adéquate, et généralement en e-learning, pour apprendre les techniques de la profession.
- Si vous avez déjà un peu de bouteille sur une spécialité en ligne, vous continuez à respecter les règles de sécurité pour évoluer en toute autonomie.
Quel que soit votre niveau, vous incarnez le rôle de chef de palanquée de votre portefeuille de clients. Chef de votre entreprise, pour assurer votre stabilité financière, vous équilibrez vos forces et vos contraintes, entre vie professionnelle et vie personnelle.
⏩ En complément : Travailler en Tour du Monde, tout savoir avant de vous lancer
La philosophie du digital nomad : se réinventer et booster sa créativité
Continuons sur cette métaphore de la plongée sous-marine. Après tous ces mois de restrictions de voyage, j’ai les palmes qui me démangent !
Vous lancer en tant que freelance est tout sauf vous jeter à l’eau en mode plongeur commando. Bien au contraire ! Sur un bateau de plongée, la règle d’or est la solidarité et l’entraide entre plongeurs. Une fois à quai, elle s’applique aussi aux nomades digitaux avec à l’appui de la communauté dans votre domaine d’expertise.
Libéré de la structure de l’entreprise traditionnelle, votre nouvel environnement implique de nouvelles habitudes. Travailler n’importe où, oui… mais pas n’importe comment ! Contribuant à votre bien-être physique et mental, elles sont intimement liées à votre routine de travail. Plutôt qu’une profonde révolution, réinventez-vous ! Ces changements salutaires facilitent votre quotidien, maintiennent votre motivation, et par conséquent votre rythme de travail. Rigueur et discipline sont aussi plus faciles à adopter grâce à la synergie des expériences de vos pairs.
Internet est le refuge des esprits créatifs, du web designer au social media manager en passant par le monteur vidéo. Coupler votre métier passion à un projet de voyage est l’expérimentation de l’inventivité et la flexibilité, pour augmenter votre productivité. L’adage le confirme : la créativité naît de la contrainte ! Certains pays, comme l’Espagne, ont compris le potentiel économique de ces globe-trotteurs numériques en les attirant dans son réseau de villages connectés. D’autres nations comme la Thaïlande, la Barbade, Dubaï ou l’Estonie lui emboîtent le pas.
Pour aller plus loin, cette vidéo vous explique comment facturer quand on est digital nomad :
Cette vision minimaliste résulte également d’une prise de conscience de l’épuisement des ressources mondiales. Alors, que votre projet soit de profiter de votre famille, de votre temps libre ou d’explorer le monde, dites-vous que vous participez au bien-être de notre planète.
Pas de meilleure conclusion que ma propre expérience. Je cumule tous les aspects de cette liberté géographique : ex-salariée, formée à la rédaction web grâce au e-learning, je fais partie de ces 39 % de femmes ayant opté pour la microentreprise en 2020. En revanche, je foire la statistique quant à la moyenne d’âge. Quinqua de l’ère numérique, je m’apprête à incarner mon nouveau rôle social de (future) Mamita du Web. Voyageuse dans l’âme, le nomadisme digital est ma nouvelle philosophie de vie pour exercer mon métier passion, où mes pérégrinations sont ma source de créativité. Il ne tient qu’à vous de construire votre projet de vie !
⏩ La liberté géographique est incluse dans toutes les formules proposées par Formation Rédaction Web : Liberté, Liberté Pro, Liberté Pack Accompagnement ou Origami. Choisissez votre feuille de route !
Estelle Fontaine, Storyteller et Copywriter, ancienne élève Liberté avec pack accompagnement
